Spring Up
sur une idée de Samuel Sighicelli et Benjamin de la Fuente
Une performance électro-instrumentale et dansée,
en forme de dialogue artificiel et intelligent avec le Sacre du Printemps
Forme / dispositif
Spring Up est une performance pour trois musiciens augmentés et une danseuse, dans un dispositif numérique interactif.
Ce quatuor est en dialogue avec une “machine” – un environnement informatique – dont les comportements sont tirés du Sacre du Printemps. Échantillons sonores d’enregistrements, motifs mélodiques, suites d’accords, empreintes rythmiques, schèmes structurels, couleurs orchestrales, profils dynamiques, etc… sont extraits du Sacre du printemps et injectés dans cette machine qui les traduira en comportements appliqués à la performance humaine, selon différentes modalités.
Peut-être que la machine est représentée par une sphère lumineuse autour de laquelle les performeurs évoluent, telles des planètes en proie aux forces gravitationnelles autour d’un soleil. Les champs magnétiques sont puissants, l’équilibre est instable.
Spring up, littéralement “jaillissement”, célèbre l’énergie, la physicalité et la spontanéité humaine confrontée à l’algorithme et au patrimoine, à travers une forme très ouvragée mais qui laisse une part d’improvisation aux actants et d’aléatoire à la machine.
L’espace est ouvert, adaptable, ciselé par la lumière. La forme est semi ouverte, entre pièce écrite et performance dans une installation-dispositif.
Musique / son
Les instruments – violon, claviers, guitare électrique, percussions, voix – sont augmentés par des instruments électroniques et par des traitements analogiques et numériques, commandés soit par les musiciens eux-mêmes soit par la machine. Les musiciens manipulent aussi des objets sonores.
Le dispositif de diffusion du son offre des possibilités d’immersion, de circulation et de ruptures d’image sonore.
La musique s’appuie sur une base composée, avec des ouvertures sur des parties plus improvisées.
Elle est parcourue par des emprunts plus ou moins saillants du Sacre, revisités dans une syntaxe d’aujourd’hui.
Nous envisageons qu’une partie de la pièce ne soit ni composée ni préparée, mais puisse être véritablement spontanée et chaque fois différente, sous une impulsion aléatoire de la machine.
Danse
Le Sacre du Printemps est un ballet. On ne peut oublier les célèbres chorégraphies qui l’ont épousées et qui nous interpellent particulièrement par leur dimension rituelle.
Il y a peut-être dans la présence de cette danseuse soliste l’idée d’un prolongement poétique et détourné de “l’élue”, personnage central du ballet de Nijinski.
La danseuse interagit également, par le mouvement, avec la machine.
Machine
Le Sacre du Printemps (1912) d’Igor Stravinsky, œuvre emblématique, manifeste de la musique moderne, conserve aujourd’hui toute sa force. Cette force tient dans son invention sonore, sa richesse structurelle et sa puissance rythmique, résultant de la collaboration de Stravinsky avec le danseur Nijinski, dont le ballet marquera au même titre que la partition un virage esthétique majeur en son temps.
Bien plus qu’un hommage ou un remix de l’œuvre, il s’agit pour nous d’instaurer un véritable dialogue avec la « personnalité » de l’œuvre, plus de cent ans après sa création, en utilisant les outils et préoccupations de notre présent.
Deux dimensions du Sacre nous touchent particulièrement : le rituel et le printemps. D’un côté le sens donné à l’organisation du temps et de l’espace, de l’autre l’éveil des sens et du corps produit par le déferlement des couleurs et énergies.
Le Sacre est ici considéré comme une “intelligence” en soi.
La machine agit et interagit par le son mais aussi plus ponctuellement par la lumière.
Le jeu avec la machine est ludique, efficace et sans politesse.
Il est important pour nous également que cette “intelligence” puisse être imprévisible par moments. Cette imprévisibilité à différents niveaux participe d’une esthétique plutôt brute, où la maîtrise du discours et la beauté du son ne sont pas l’objet principal du travail, et où l’arbitraire et l’artefact peuvent surgir et sont pris en compte.
En somme, nous fantasmons une sorte de réduction implosive du Sacre.
DISTRIBUTION
Composition originale de Benjamin de la Fuente et Samuel Sighicelli
B. de la Fuente, violon préparé, mandocaster, machines, traitements électroniques
S. Sighicelli, sampler, claviers, machines, traitements électroniques
Percussionniste (en cours de distribution)
Danseuse Chorégraphe (en cours de distribution)
Etienne Démoulin et Max Bruckert, son et réalisation en informatique musicale
Création lumières (en cours de distribution)
Production déléguée : Sphota
Coproductions : en cours
